Article rédigé par Sophie COURTOIS & Corinne ARGENTY

Le cercle vertueux de l’acceuil des nouveaux recrutés

Le contexte du marché du travail et le spectre de la « grande démission »

      Une étude menée par Pole Emploi annonce un volume d’embauches inédit pour 2022, avec 3 046 000 recrutements prévisionnels, soit une augmentation de 12% par rapport à 2021.

     Cette même étude pointe des difficultés de recrutement, « 58% des recrutements sont jugés difficiles par les entreprises » qui invoquent comme motif pour 86% d’entre elles, « un nombre insuffisant de candidats ».

     Après deux ans de crise sanitaires, de chômage partiel et de télétravail, le contexte du marché du travail et les demandes des travailleurs ont changé. Pénurie de salariés dans certains secteurs, reconversions professionnelles, questionnements sur le sens et les conditions d’exercice de son activité, changement de modèle sont autant de raisons qui viennent déstabiliser le marché.

     Les États-Unis font face à un phénomène appelé « Grande démission », on entend par là des départs en cascade dans les entreprises américaines. Une récente étude française, menée par Vincent Meyer annonce que le phénomène arrive en France ! Il explique cette « fuite » des salariés notamment par un renversement du pacte social : « Les entreprises ont en quelque sorte renversé le pacte social qui les unissait à leurs collaborateurs en individualisant leurs parcours professionnels, en les rendant acteurs de leur développement professionnel. La notion de carrière a ainsi été vidée de son sens et remplacée par celle d’employabilité. ».

La première année de CDI est une période critique

Le risque de rupture d’un CDI est de 36,1% lors des 12 premiers mois.

Les licenciements ne concernent que 3,7 % des modalités de rupture. Les entreprises semblent donc avoir des difficultés à garder leurs collaborateurs qui décident de partir.

(Source : DARES – janvier 2015)

L’exemple de Margaux

Le bilan pour l’entreprise est plus lourd de conséquences que ce qu’elle peut s’imaginer.

Personne n’aura pris le temps de présenter l’entreprise à Margaux, de lui faire visiter les locaux, de l’informer ou de la former sur les consignes de sécurité.

La salariée a dû se débrouiller seule pour comprendre le fonctionnement de l’entreprise, ce qui engendre une perte de temps dans la mise en route de la mission et une augmentation du risque d’erreurs.

L’absence de formation à la sécurité peut être source d’incidents et d’accidents et engage la responsabilité de l’employeur. Un incident ou accident peut entraîner un accident du travail avec arrêt de travail qui aura un coût pour le salarié et pour l’entreprise.

Le phénomène devient pervers dans la situation car il provoque une désorganisation de l’activité et un épuisement pour ceux qui restent. Dans le cas de Margaux, la collègue est elle aussi victime de cette situation.

La socialisation organisationnelle : Quezako?

Selon Delphine Lacaze (2010), l’individu est acteur de son intégration et donc de sa socialisation dans un nouvel environnement. Pour elle, la socialisation organisationnelle est un « processus double, de transmission et d’acquisition, entre les membres expérimentés de l’organisation et les nouvelles recrues ». C’est donc « le processus par lequel on enseigne à un individu et par lequel celui-ci apprend son rôle dans l’organisation ».

Pour Serge Perrot (2010), la socialisation organisationnelle peut également être vue par les entreprises comme « un enjeu crucial de fidélisation des collaborateurs, tout en tenant compte des coûts du recrutement et du turnover ».

D’après la Carsat, un accueil inefficace est une des sources connues de sur-accidentalité des nouveaux arrivants.

p

(Source :INRS)

⇒ Prés de 1/4 des accidents du travail concerne des salariés ayant moins d’un an d’ancienneté au poste de travail.

⇒ 50% des accidents du travail des moins de 30 ans ont lieu lors de leur première année d’embauche.

Une nouvelle recrue est particulièrement vulnérable face aux risques professionnels, car elle se retrouve immergée dans un environnement de travail qu’elle connaît peu voire pas du tout.

Son accueil est l’opportunité de réduire l’exposition aux risques professionnels par des actions de prévention. Le chef d’entreprise a l’obligation d’informer et de former les salariés nouvellement embauchés sur les risques pour la santé et la sécurité au travail liés à leur activité professionnelle.

C’est quoi accueillir un nouvel embauché?

Dans un système où tout va de plus en plus vite, prenons-nous le temps d’accueillir les nouveaux embauchés ?

Leur intégration est pourtant un outil de la socialisation organisationnelle :

C’est un processus collectif et multidimensionnel qui commence dès la phase de recrutement et s’inscrit dans la durée. Il prend en compte l’accueil du salarié à son nouveau poste de travail et dans l’entreprise.

Ce processus intègre un volet information et formation, donnant tous les moyens dont il a besoin pour effectuer son travail de façon autonome.

⇒ L’accueil des nouveaux recrutés est un outil PUISSANT pour prévenir les risques.

L’intégration des nouveaux recrutés : une relation gagnant/gagnant

Sur un marché du travail en tension, la mise en place d’un processus d’intégration des nouveaux recrutés offre un double bénéfice : pour le travailleur et pour l’entreprise.

Le travailleur se sent considéré, du temps lui a été consacré pour lui expliquer l’entreprise et le poste. L’accueil du nouveau recruté concourt à créer un sentiment d’appartenance à l’entreprise. Sentiment qu’un nouvel embauché est prêt à développer au regard de l’opportunité que lui offre l’entreprise !

L’entreprise rend le nouveau salarié efficace plus rapidement. En le formant à la sécurité, elle diminue le risque d’incident et d’accident, et donc sa sinistralité en santé au travail. Le salarié satisfait restera dans l’entreprise, s’engagera, faisant ainsi baisser le coût du turnover.

L’intégration des nouveaux recrutés participe à rendre l’entreprise attractive en donnant envie de travailler pour elle !

Les actions d’ARTEMESE, Conseil Santé au travail

 

Cabinet engagé, ARTEMESE est riche de compétences en ergonomie et peut vous accompagner sur :

→ L’analyse du système d’intégration des nouveaux salariés

→ La contruction des processus d’intégration